Résumé : | L’apparition des thérapies ciblées dans l’arsenal thérapeutique en cancérologie amène le corps médical à un travail de réflexion, tant sur le plan médical et scientifique que sur le plan éthique. Nous nous sommes intéressés à l’utilisation de ces nouveaux traitements chez le patient avec un cancer évolué. Dans une première partie, nous rappelons les principales molécules disponibles, leurs indications et principaux effets indésirables, et détaillons en particulier le géfitinib, l’erlotinib, le bévacizumab, le sorafénib et le trastuzumab. Elles ont toutes pour effet un gain de survie significatif, au prix d’effets indésirables variables différents de ceux des chimiothérapies conventionnelles. Les plus fréquemment rencontrés sont les éruptions cutanées et les diarrhées, atteignant rarement une toxicité grade IV, nécessitant l’arrêt des thérapeutiques. La politique économique de santé actuelle nous amène à évoquer le coût de tels traitements et leur impact social, et éthique dans une deuxième partie. Des études ont été menées afin de connaître non seulement le gain de survie mais également le rapport coût–efficacité et la qualité de vie. Ces investigations ont tendance à plaider pour l’introduction des thérapies ciblées chez les patients atteints de maladie à un stade avancé, en ce qui concerne tout particulièrement la qualité de vie et la diminution de symptômes pénibles, tels que la douleur ou la dyspnée. Néanmoins, la bonne tolérance d’une thérapie ciblée et sa facilité d’administration orale ou parentérale ne doivent pas faire oublier la question de son arrêt quand elle devient inefficace, rejoignant toute la problématique de l’annonce d’une aggravation de la maladie. |