Résumé : | Le mésothéliome pleural malin (MPM) est un cancer de mauvais pronostique et de diagnostic difficile, reposant sur une analyse histologique de prélèvements de bonne taille (pleuroscopiques), avec confirmation par le panel national d’experts Mésopath. L’épidémiologie du MPM montre une augmentation de l’incidence pour les femmes, alors qu’un plateau qui semble avoir été atteint en France chez les hommes. Le pic d’incidence est encore prévu pour les années 2030 dans les pays anglo-saxons, du fait de l’utilisation massive de l’amiante dans l’industrie jusqu’à la fin des années 1980, et du délai de latence important après l’exposition carcinogénique professionnelle à l’amiante. La carcinogenèse pleurale est de mieux en mieux comprise, avec la mise en évidence récente d’un gène de susceptibilité, BAP1, mais il n’y a pas actuellement de driver oncogénique démontré, permettant d’envisager des thérapeutiques ciblées, comme pour d’autres tumeurs solides, même si de nombreuses pistes existent et sont actuellement testées dans les essais cliniques. La place de la chirurgie dans l’arsenal thérapeutique est de plus en plus débattue, la chirurgie dite « radicale » étant actuellement abandonnée, au profit d’une chirurgie de réduction, proposée par certains, dans le cadre de thérapies multimodales. La chimiothérapie à base de sels de platine et d’anti-métabolite est le seul traitement pour le mésothéliome qui ait prouvé son efficacité sur la survie dans des essais randomisés et l’association pémétrexed plus sel de platine reste le traitement de référence avec une médiane de survie globale de 13 à 15 mois. Les résultats du grand essai de phase 3 « MAPS », de l’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT) évaluant l’apport du bévacizumab à ce doublet, seront connus début 2015, les inclusions des 445 patients s’étant achevées en novembre 2013. |