Résumé : | Introduction La sédation pour détresse en phase terminale pose la question de sa réalisation à domicile. Les auteurs ont cherché à décrire les modalités du processus décisionnel d’une sédation dans le contexte du domicile. Matériel et méthodes Les médecins de structures de soins palliatifs (réseaux et équipes mobiles) et des médecins coordonnateurs de services d’hospitalisation à domicile ont été sollicités pour inclure, sur une période d’un an, des patients pour lesquels une décision de sédation avait été prise, qu’elle soit réalisée ou non. Les médecins signalaient les cas en envoyant un questionnaire rempli. Un entretien semi-directif était réalisé dans les 15jours suivants. Un total de 25 situations ont été retenues, racontées par 19 médecins. L’étude a été complétée par neuf entretiens réalisés auprès de médecins généralistes. La méthode de théorisation ancrée a été choisie pour décrire les étapes de la prise de décision de sédation pour détresse à domicile. Résultats L’analyse des verbatim et des questionnaires identifie plusieurs étapes dans le processus décisionnel : l’initialisation du processus, la proposition, la prise de décision, la rédaction de la prescription, la décision de mise en œuvre. Il existe deux typologies de processus décisionnel : soit le même médecin est présent à toutes les étapes, soit ce sont des médecins différents. Les médecins généralistes sont peu associés à la prise de décision. Discussion La multiplicité des médecins aux différentes étapes de la prise de décision fait émerger dans ce cas la question de la responsabilité médicale. Lorsque le médecin de structure est seul à toutes les étapes, transgresse-t-il son rôle de coordinateur ? Conclusion La coopération entre professionnels sert davantage à organiser la mise en œuvre de la sédation qu’à permettre la délibération. Les recommandations sont connues et souvent cités comme références. |