Résumé : | Mettre en évidence l’effet d’une politique d’utilisation très restrictive de l’épisiotomie sur le taux de périnée intact et peu lésionnel dans une maternité de niveau III. Population et méthodes Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective dans une maternité de niveau III comparant les déchirures périnéales survenant dans notre centre sur les années 2003 versus 2010. Nous avons inclus pour l’analyse : les grossesses de terme supérieur ou égal à 25 SA, poids fœtal supérieur à 500g, accouchement par voie vaginale, grossesses simples ou multiples, accouchements en présentation céphalique et podalique. Résultats Les deux populations étaient comparables. En 2003, le taux d’épisiotomie (rapporté au nombre de patientes ayant accouché par voie basse) était de 18,8 % alors qu’il était de 1,3 % en 2010. On constate que le taux de périnées intacts a augmenté de façon statistiquement significative, passant de 28,8 % à 37,5 % respectivement (p<0,0001). Par ailleurs, on note une augmentation des déchirures périnéales des premier et second degrés (20,5 % en 2003 et 40,2 % en 2010, p<0,0001) et des déchirures périnéales antérieures (17,8 % en 2003 et 30,3 % en 2010, p<0,0001). On note également une diminution significative des déchirures périnéales avec rupture sphinctérienne (1 % en 2003 et 0,3 % en 2010 p<0,0001). Discussion La majorité (plus de 2/3) des épisiotomies non réalisées en comparant 2003 à 2010 (-17,5 %) se sont transformées en périnée du 1er degré qui est aujourd’hui considéré comme une lésion légère peu morbide et ne relevant pas obligatoirement d’une suture. Une diminution majeure du taux d’épisiotomie permet d’augmenter le taux de périnées intacts mais en augmentant le taux de déchirures périnéales « non graves ». En créant une entité composite des périnées peu ou pas lésionnels, le gain de cette politique restrictive concerne une femme sur huit. |