Résumé : | Introduction : Environ 1/3 des plus de 65 ans font au moins une chute par an. La morbi-mortalité est importante et les complications fréquentes (traumatismes graves, syndrome post-chute, activité limitée) souvent vectrices d’entrée en institution, parfois d’un décès. Objectifs : Analyse d’un programme d’éducation thérapeutique (ETP) du patient âgé chuteur ou à risque en établissement de soins de suite et réadaptation (SSR) à orientation gériatrique. Méthode : Etude rétrospective sur 11 mois : nombre, sexe, âge, autonomie (GIR), comorbidité, adhésion au programme, type d’atelier, évolution, satisfaction des participants, récidive de chute, devenir, réadmission pour chute dans les 12 mois. Résultats : 143 personnes de 78,6 ans d’âge moyen ont participé au programme, dont 97 femmes et 40 patients dépendants (GIR 2,3). Quatre patients sur cinq ont adhéré aux 71 ateliers éducatifs dispensés et 8/10 se sont déclarés satisfaits du programme. Une amélioration des compétences physiques a été notée chez 3/4 participants et un accroissement des connaissances chez 8/10. Les 3/4 des patients ont exprimé avoir retrouvé confiance en eux, et 8/10 un désir d’activité physique.Neuf participants sur dix ont pu regagner leur domicile. Discussion : Le programme éducatif s’adresse à la majorité des chuteurs, quelle que soit leur dépendance physique. Associé à la kinésithérapie, l’apprentissage des bases physiopathologiques et biomécaniques permettent l’assimilation des messages éducatifs. L’évocation de la chute en groupe met à distance du traumatisme. L’évaluation « avant-après » démontre l’amélioration des aptitudes physiques et connaissances théoriques, comportementales et sécuritaires. Une analyse à distance permettrait de mesurer l’impact de l’ETP sur la récidive et les changements comportementaux des participants. Conclusion : L’étude montre la faisabilité d’un programme d’ETP du sujet âgé chuteur qui, en complément de la rééducation, est un atout indispensable de lutte contre la chute et la limitation de la dépendance par l’amélioration des compétences physiques, sécuritaires et comportementales. |