Résumé : | Objectifs À l’heure de la rationalisation des soins, la question se pose de l’adéquation entre l’offre de soins palliatifs et les besoins générés par la précarité sociale en fin de vie. Les objectifs étaient d’évaluer la réalité de l’hébergement social en unité de soins palliatifs et d’en déterminer les facteurs causals. Matériel et méthode Cette étude prospective a été réalisée entre février et juillet 2013 auprès de quatre unités de soins palliatifs (Nantes, Tours, Angers et Poitiers). Les données étaient recueillies par un questionnaire à j21 de tous les séjours qui atteignaient cette borne, afin de distinguer parmi les séjours prolongés ceux qui l’étaient pour des raisons d’ordre social. L’hébergement social était défini par le délai entre le jour où le patient était jugé médicalement sortant et le jour de la sortie effective. Parmi les facteurs prédictifs définis, les facteurs contrariant le projet de sortie du patient ont alors été identifiés : familiaux, financiers et structurels. Résultats Sur les 44 séjours identifiés, 16 ont été prolongés pour des raisons d’ordre purement social, pour un taux de nuitées d’hébergement social mesuré à 10,3 %. L’hébergement social apparaissait comme le résultat du cumul d’au moins deux facteurs de précarité parmi la pauvreté, l’isolement et le mal-logement, empêchant alors le retour à domicile, sans que soit disponible d’alternative à l’hospitalisation. Conclusion L’hébergement social est une réalité, qu’elle soit assumée par l’unité de soins palliatifs ou déplacée en aval. Face aux pressions budgétaires qui contraignent l’hôpital, d’autres solidarités doivent être envisagées pour répondre aux besoins des patients jeunes et précaires en fin de vie. |