Titre : | Essai de validation par électromyographie du Test Musculaire Manuel pratiqué en kinésiologie | Type de document : | TFE | Auteurs : | Guillaume Delrieu, Auteur ; Verleot, G., Promoteur ; Eric De Gunsch, Promoteur | Année de publication : | 2011 | Résumé : | Elaborée à partir de 1964 par George D. Goodheart, la Kinésiologie Appliquée permet d’aborder le corps humain de façon holistique en intégrant les connaissances actuelles en neurologie, en énergétique orientale, en psychologie et en nutrition. Pourtant, cette discipline ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique. Ses pratiques ne sont pas acceptées car les études de type évidence-based-practice sont trop peu nombreuses, discutées ou invalidées. Le MMT conceptualisé par l’AK est donné comme un outil simple et unique qui permet d’investiguer tous les domaines traités par la kinésiologie : du dérangement articulaire vertébral au dysfonctionnement énergétique des méridiens d’acupuncture, en passant par l’intolérance à certains nutriments. Des études expérimentales sont réalisées pour tester la validité du MMT ou de ses champs d’application particuliers. Si les différents auteurs sont d’accord pour établir des consignes claires pour une réalisation standardisée du MMT, il nous parait important de relever que toutes les études citées partent du principe que la réalisation du MMT est possible et que seule l’interprétation du résultat nécessite expérimentation et discussion. Il nous semble pourtant fondamental de pouvoir discuter sur les aptitudes essentielles nécessaires au thérapeute pour avoir la capacité à réaliser correctement un MMT et à l’interpréter. Nous avons donc dégagé plusieurs critères pour analyser la capacité du thérapeute à respecter les consignes de réalisation d’un MMT AK standard : la capacité de l’examinateur à discriminer 2 contractions musculaires d’intensités très légèrement différentes, la capacité d’un sujet initié à contrôler sa force avec finesse, la justesse de positionnement du membre pour cibler une action musculaire. Conséquemment, nous supposerons que si un manquement dans un de ces facteurs apparaît, alors la validité du MMT AK pourrait être mise en question. Matériel et méthode Population Cette étude a été réalisée avec vingt-huit sujets volontaires issus d’une population d’étudiants en kinésithérapie de Bachelor 2 et de 1ère Master à la Haute Ecole Libre de Bruxelles. Hommes et femmes sains entre 18 et 27 ans étaient acceptés, forclos toute pathologie ou antécédent de pathologie à l’épaule droite telle que pathologie articulaire, luxation, subluxation, pathologie musculaire, fracture, tendinite… Pour répondre à certains objectifs de l’étude, il était nécessaire de disposer de sujets ayant un certain contrôle de leur force, il nous a donc semblé judicieux de n’accepter que des sujets ayant déjà travaillé à développer une sensibilité quant à ce contrôle. Le suivi de la première année d’études en kinésithérapie nous a semblé suffisant pour répondre à ce critère. Protocole Douze électrodes sont placées sur le bras droit du sujet testé : sur les corps des muscles Deltoïde Antérieur, Biceps Brachial, Deltoïde Postérieur, Triceps Brachial. Le sujet est placé en position assise sur un tabouret, bras droit tendu, coude au corps, avant-bras droit en pronation, main droite ouverte. La main gauche vient se poser à plat contre le sternum, coude au corps. Un évaluateur donne les consignes d’exécution des essais et note les évaluations de chaque essai sur une fiche attribuée à chaque sujet testé. Pendant la contraction musculaire, l’évaluateur ne doit pas encourager le sujet sous quelque forme que ce soit. Modalité de test T1 : L’évaluateur est placé en face et sur le côté du sujet, il pose ses mains sur le bras droit du sujet à hauteur du coude, légèrement au dessus de l’articulation. Le sujet place son bras droit à 30° de flexion d’épaule, on demande au sujet de développer une force maximale en flexion d’épaule contre résistance de l’évaluateur. On lance l’enregistrement EMG et on demande au sujet de recommencer cet exercice une fois. Ce nouvel essai est appelé T1E1 et défini comme Contraction Maximale (CM1), il sert de tare aux évaluations suivantes. On demande aux deux personnes de mémoriser la sensation perçue. On demande ensuite au sujet de réaliser la même opération quatre fois de suite (E2 à E5) dont deux fois à 100% de CM1, et deux fois à une force très légèrement inférieure (90%), en alternant aléatoirement et secrètement les modalités. Le sujet doit déterminer à l’avance l’ordre dans lequel il effectue ces essais et le noter sur la fiche patient. Entre chaque essai, le sujet doit laisser pendre son bras, totalement relâché, de manière à obtenir un signal neutre à l’EMG. On demande à l’évaluateur d’estimer la force développée à chaque essai. L’activité électromyographique est enregistrée pendant la totalité du test. Modalité de test T2 : Dans la même position initiale et après avoir défini de la même manière la contraction maximale (T2E1), le sujet doit réaliser quatre flexions d’épaule contre un appui fixe (cale + table). Pour T2E2, on demande au sujet de ne développer que 50% de sa CM2 (T2E1). T2E3 est laissée au choix du sujet, il en définit lui-même l’intensité à l’avance. T2E4 est une contraction maximale. Matériel Des électrodes de surface, de type « Nutrode – P 2 OMO », sont placées sur les muscles Deltoïde Antérieur, Deltoïde Postérieur, Biceps Brachial, Triceps Brachial. Ces électrodes sont reliées par câbles électriques au boitier de réception EMG MEGA P3000 à 4 canaux (bande passante de 0 à 2000Hz), puis à un ordinateur PC via une connexion Wireless. Les données sont traitées sur PC sous logiciel d’exploitation MEGAWIN ME3000 P4 (version 1.2). Dans un premier temps, il faut redresser la courbe d’activité électrique brute enregistrée pendant l’expérimentation pour donner un travail par unité de temps. Puis on calcule le ratio du travail de chaque muscle sur le travail total de l’essai en cours pour le mouvement (attention, on ne mesure que quatre muscles) pour obtenir une idée de la répartition du travail sur les muscles impliqués pendant ce mouvement. On calcule le ratio du travail total (somme du travail de chaque muscle) pour l’essai en cours sur le travail total de l’essai pris comme référence. On obtient ainsi une représentation relative de la force développée sur cet essai par rapport à la force dite « maximale » de l’essai initial. Traitement statistique De simples statistiques descriptives (calculs des paramètres de centralité et de dispersion) ont été réalisées pour avoir une idée de la répartition des variables mesurées dans la population testée, puis nous avons émis des hypothèses statistiques que nous avons testées à l’aide de tests non-paramétriques de Wilcoxon, le nombre de sujets étant inférieur à trente, les variables quantitatives appartenant à des échantillons appariés. Présentation des résultats Capacité du sujet à maîtriser sa force Pour T1, on observe une dispersion importante des données, de plus, le test statistique montre que la différence entre la contraction musculaire visée et la contraction musculaire réalisée n’est pas significativement différente pour les deux modalités étudiées. On peut alors supposer que chaque sujet ne peut maîtriser sa force qu’avec une précision d’environ 14% à 19%, et ceci quelle que soit la modalité de test (T1 ou T2). Capacité de l’évaluateur à discriminer deux forces On suppose ici que L’examinateur n’évalue l’essai en cours qu’en terme de « plus fort » ou « moins fort » que l’essai précédent. La moyenne (-2%) et la médiane (2%) de l’erreur d’évaluation sont relativement proches de 0. Mais on note des valeurs importantes des paramètres de dispersion, ce qui peut montrer une difficulté à évaluer à coup sûr une force de contraction musculaire. Accord évaluateur / sujet Sur 104 essais de contraction musculaire visée à 100% ou à 90% de la force maximale, on observe que l’examinateur et le sujet sont d’accord 87% des fois sur l’évaluation subjective de la force développée, et donc 13% des fois en désaccord. Stratégie de contraction musculaire pour deux forces différentes Il apparaît que, quel que soit le niveau d’activité musculaire visé, la stratégie de contraction musculaire paraît globalement la même pour le mouvement de flexion antérieure du bras : le Deltoïde Antérieur a un niveau d’activité plus important que les autres muscles. Si le Biceps Brachial et le Deltoïde Postérieur ont un niveau d’activité moyen, le Triceps Brachial intervient peu. on peut donc conclure que la position initiale du bras pour la réalisation du MMT telle que décrite dans le protocole expérimental permet bien de tester principalement ce muscle. Stratégie de contraction musculaire pour deux modalités de test différentes Si les niveaux d’activité des muscles Deltoïde Antérieur et Triceps Brachial semblent similaires pour les deux modalités de test (contre résistance de l’examinateur ou contre une table), on remarque que les niveaux d’activité des muscles Deltoïde Postérieur et Biceps Brachial sont statistiquement différents (p= 0,000013; p= 0,000107). La variation notable de niveau d’activité de ces deux muscles pourrait indiquer une stratégie de contraction musculaire différente selon que la résistance appliquée est l’examinateur ou un objet neutre. Discussion Malgré les biais relevés dans la construction du protocole expérimental, les observations effectuées nous semblent suffisantes pour affirmer que, dans des conditions de production de force « maximale », une maîtrise de la force aussi fine que celle préconisée par l’AK pour la réalisation d’un MMT (5%) nous paraît difficile à obtenir, même si la capacité d’un professionnel de santé à maîtriser sa force dans ces conditions pourrait dépendre de son expérience professionnelle. De plus la capacité d’un sujet à discriminer à l’aveugle deux forc | Promoteur : | De Gunsh,E./Verleot, G. | Domaine TFE : | Master en Kinésithérapie | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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