Résumé : | Des effets biologiques des champs magnétiques (CM) statiques et des CM alternatifs de l’électricité (50 Hz) apparaissent possibles à partir d’intensités de l’ordre du millitesla. Pourtant, l’exposition prolongée aux CM 50 Hz est associée à un accroissement du risque de leucémie infantile pour moins d’un microtesla d’intensité moyenne. Et une telle association est suggérée chez l’adulte pour certaines hémopathies et la démence sénile. L’hypothèse des cryptochromes a été proposée pour expliquer l’association établie avec la leucémie infantile. Les cryptochromes assument en effet la régulation des biorythmes circadiens (une perturbation de ceux-ci participe à la cancérogénèse) et ils pourraient être intrinsèquement sensibles aux CM dès quelques microteslas d’intensité. L’hypothèse des cryptochromes est actuellement supportée par diverses observations expérimentales. Et récemment, sa pertinence se voit renforcée par la perspective d’une possible photo-dépendance pour la fonction circadienne des Cry 2 de la rétine, à tout le moins chez les mammifères diurnes - la sensibilité magnétique des cryptochromes est en effet photo-dépendante. Une telle perspective implique cependant quelques changements majeurs de paradigme dans l’étude expérimentale des effets des CM 50 Hz telle qu’elle a été menée jusqu’à présent. Par ailleurs, l’hypothèse des cryptochromes peut en principe également s’appliquer aux CM statiques. Pour ceux-ci en effet, un mécanisme d’action est identifié, ce qui n’est pas le cas des CM 50 Hz à ce jour. Une hypothèse est proposée pour ces derniers, à savoir l’interaction par résonance avec la polarisation de spin d’un et/ou l’autre des radicaux de la paire de longue durée de vie (millisecondes) FAD°-Trp4 |