Résumé : | Introduction
La loi du 2 février 2016 a créé de nouveaux droits pour les patients en fin de vie, dont celui d’une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès à la demande du patient. Elle suscite des débats sur ses enjeux éthiques, notamment au sein des professionnels expérimentés de soins palliatifs.
Méthodes
L’objectif de cette étude était d’analyser la lecture des médecins du DESC de médecine palliative et médecine de la douleur, de la loi du 2 février 2016. Il s’agissait d’une enquête par questionnaires en ligne, conduite entre avril et mai 2016.
Résultats
Les réponses mettaient en évidence un questionnement pour plus de 70 % des médecins, en lien avec des difficultés de définition des termes employés par le texte de loi : « affection grave et incurable », « pronostic vital engagé à court terme », « souffrance réfractaire ou insupportable », « traitements dont l’arrêt engage le pronostic vital à court terme et est susceptible d’entraîner une souffrance insupportable ». Alors que 39 % reconnaissaient à la loi des avancées, telles qu’une plus grande collégialité et un meilleur soulagement en fin de vie, 92 % exprimaient des craintes : risque de dérives euthanasiques, complexification de la relation soignant–soigné, idée d’une médecine capable de répondre à toutes les souffrances.
Conclusion
Les jeunes médecins de soins palliatifs partagent les mêmes réserves que leurs aînés, rappelant la place de l’éthique et de la collégialité dans les décisions complexes en fin de vie. |