Résumé : | Une ancienne notion des années 1980 refait actuellement surface. Depuis le début de l’année (2017) tous les médias en parlent. Cette notion dénommée « la charge mentale » par Monique Haicault en 1984 a récemment été reprise par Nicole Brais de l’université de Laval du Québec pour définir le syndrome des femmes modernes qui doivent « penser à tout » : cette charge selon Brais consiste à un travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence. Nos patientes douloureuses chroniques nous ont depuis longtemps familiarisés à cette contrainte insatiable qui les pousse à en faire toujours plus. Le présent article s’inspire des confidences qu’elles ont pu nous en faire. L’idée suggérée est que la chronicité de la douleur offre justement à ces femmes le bénéfice d’échapper à une telle surcharge. Néanmoins, peut-être est-ce là à notre sens le plus important, il s’agira d’entendre comment nos patientes, en devenant les interprètes principales de leur douleurs, posent des questions essentielles relatives à leur féminité, notamment celles portant sur la place et le rôle de la femme dans notre société contemporaine. |