Résumé : | L’entité « névrose d’échec », individualisée par plusieurs psychanalystes, semble délaissée dans la littérature actuelle. Si les arguments en faveur d’une catégorie diagnostique autonome paraissent insuffisants, les situations cliniques rencontrées en pratique quotidienne comprenant des échecs répétés, affectifs, sociaux ou professionnels, sont légion. Elles doivent retenir notre attention pour une meilleure prise en charge. Cette clinique est riche, diversifiée et hétérogène. La nature des échecs et leurs conséquences s’avèrent très variables selon les patients. Chez certains, les échecs paraissent résumer la pathologie. Mais, beaucoup plus souvent, ils s’associent à d’autres traits pathologiques de la personnalité (surtout évitants, dépendants ou instables) ou à des complications dépressives. Malgré les travaux de Freud, Laforgue et Pierre Male, ces situations restent insuffisamment explorées à ce jour et de nouvelles études cliniques approfondies sont nécessaires, suffisamment rigoureuses dans leurs descriptions séméiologiques et leurs investigations psychodynamiques, incluant l’exploration psychodynamique des mécanismes défensifs. Ces études devraient permettre d’établir la fréquence de la mise en oeuvre de la compulsion de répétition, des tendances autopunitives, de la culpabilité, voire du masochisme. L’amélioration visée du fonctionnement psychique nécessite en règle générale une action sur l’estime de soi, une lutte contre l’envahissement par des émotions négatives et une stratégie de lutte contre les autopunitions. |