Résumé : | Neisseria meningitidis est à l’origine d’infections invasives relativement rares, mais greffées d’une morbi-mortalité très importante. Des vaccins sont déjà disponibles pour les sérogroupes A,C,W,Y et un nouveau vaccin contre le méningocoque B est sur le marché belge depuis mars 2017. Le sérogroupe B est le plus prévalent dans les pays occidentaux, avec pour populations cibles les nourrissons et les adolescents, puisque c’est à cet âge que l’on observe des pics d’incidence d’infection à méningocoque. Le développement de ce vaccin a été rendu possible grâce à un nouveau procédé appelé " vaccino-logie inverse ", qui utilise le séquençage complet du génome de la bactérie. Les études actuelles portent essentiellement sur l’immunogénicité du vaccin qui est bonne, tant chez les nourrissons que chez les adolescents. Cependant, il persiste encore beaucoup d’inconnues comme la durée de protection du vaccin et son impact sur le portage pharyngé. Une autre difficulté concerne l’extrapolation des données sur le plan clinique car ce vaccin est constitué d’antigènes protéiques, dont l’expression et la prévalence dans les méningocoques B peuvent varier entre les différentes souches. En Angleterre, où le vaccin a été intégré au calendrier vaccinal, des effets bénéfiques ont pu être démontrés sur l’incidence des infections invasives à méningocoques. Le profil de toxicité est également rassurant, seuls des effets secondaires classiques ont été observés, comme la fièvre et les réactions locales. En 2017, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) a émis un avis favorable pour la protection individuelle, sans recommander à ce stade une vaccination collective en Belgique. Après une revue des connaissances actuelles sur ce nouveau vaccin, nous tenterons d’en dégager des conclusions. |