Résumé : | Au-delà des musiciens eux-mêmes, le geste musical passionne les biomécaniciens autant que les kinésithérapeutes et cela se comprend aisément. Considérons ensemble les instruments à cordes suivants : le violon, l’alto, le violoncelle et la contrebasse. Tous sont des instruments qui, à première vue, se ressemblent... Et pourtant, l’alto est nettement plus grand et plus lourd que le violon, ce qui nécessite de nombreux ajustements techniques pour passer de l’un à l’autre. Jouer du violoncelle ou de la contrebasse n’a en réalité rien à voir : la contrebasse plus haute et plus volumineuse ne permet au contrebassiste qu’une position debout ou semi-assise. Le violoncelliste, quant à lui, à quelques exceptions près, est contraint de par la taille de son instrument, de jouer constamment assis. À la notion de posture contraignante, souvent discutée lorsqu’on évoque le geste instrumental, s’ajoute de nombreux éléments comme : – l’extrême répétitivité des gestes nécessaires au jeu instrumental [1] ;
– les mouvements auxiliaires nécessaires à l’interprétation [2] ;
– l’indépendance des mains [3] ; Si vous assistez un jour à une représentation du Messie de Haendel, soyez attentif pendant l’aria à l’archet des violoncellistes et comptons ensemble : cet archet frottera les cordes du talon vers la pointe 740 fois sur seulement deux minutes [4]. Nous allons ici nous intéresser ensemble à la façon dont la performance musicale a été finement analysée en laboratoire dans la littérature scientifique afin d’en savoir davantage sur les spécificités de quelques gestes instrumentaux
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