Résumé : | Introduction : Un nourrisson est admis aux urgences pour d’importantes selles liquides. Un bilan extensif de diarrhée néonatale est réalisé, mais le diagnostic est finalement apporté par une anamnèse détaillée. Cas clinique : Une enfant de 23 jours est présentée aux urgences en choc hypovolémique, suite à d’abondantes selles liquides insuffisamment compensées. La perte de poids est supérieure à 15 % en 48 heures. Un bilan extensif de diarrhée néonatale se révèle non contributif. Plusieurs anamnèses alimentaires sont réalisées et mettent finalement en évidence une erreur diététique. En parallèle, la patiente développe une bactériémie à Leclercia adecarboxilata. Discussion : Les diarrhées néonatales peuvent être provoquées par des causes infectieuses, métaboliques, congénitales, allergiques, endocriniennes. Le bilan étiologique réalisé chez notre patiente se révèle négatif et les diarrhées cessent par la mise à jeun, orientant vers une cause osmotique. Plusieurs anamnèses diététiques ont été menées à la recherche d’erreurs dans la préparation du lait, avant que la notion de grenadine dans les biberons ne soit révélée. La surcharge en monosaccharides entraîne un dépassement des capacités des transporteurs intestinaux avec une stagnation de molécules osmotiquement actives dans la lumière du tube digestif, entraînant des diarrhées liquides abondantes et augmentant le risque de pullulation bactérienne, expliquant la symptomatologie et la translocation bactérienne. Conclusion : L’ajout de grenadine au lait infantile a entrainé une surcharge majeure des transporteurs intestinaux de glucose, induisant les diarrhées osmotiques de la patiente. L’anamnèse répétée a permis la compréhension du cas. |