Résumé : | En Belgique, 78 % des enfants nés entre 2005 et 2011, ont bénéficié d’un allaitement maternel exclusif à la naissance, 52 % à 12 semaines et 19 % à 24 semaines (Lebacq, 2015) . 22% des femmes décident de ne pas allaiter pour des raisons médicales (VIH, pathologies pédiatriques métaboliques : galactosémie, intervention chirurgicale mammaire…), personnelles (douleurs mammaires, la fatigue, l’organisation des horaires de tétées, la volonté de faire participer le père, la pudeur, association sein-sexe) ou professionnelles (Dalibon, 2017).
En Belgique, certains professionnels de la santé continuent à prescrire des inhibiteurs de la lactation pour empêcher l’instauration de l’allaitement maternel (AM) et éviter les éventuelles conséquences négatives liées à la congestion mammaire. De nombreuses études suggèrent que le manque de stimulation du sein serait suffisant pour diminuer, voire inhiber, la congestion mammaire et les complications qui peuvent en découler (Sentilhes, Jeanneteaua, Parot-Schinkelb, Merciera, & Descampsa, 2014) (Dalibon, 2017) (Spié M., Gorins A., 2001). Pourquoi administrons-nous alors ces médicaments ? Pour quelle raison les médicaments inhibiteurs de la lactation sont-ils prescrits de façon presque systématique lors d’une interruption médicale de la grossesse (IMG), lors d’une interruption volontaire de la grossesse (IVG) ou lors d’une mort fœtale in-utero (MFIU) à partir de 17 semaines d’aménorrhée (SA) ? Nous savons pourtant que dans ces cas particuliers les facteurs stimulant la sécrétion laiteuse sont moins importants (pas de peau à peau dans certains cas, pas de bébé présent…). Tenant compte des effets secondaires de ces médicaments, quelle est la pertinence de les administrer ? |