Résumé : | Évaluer les résultats obtenus après une rééducation accélérée en chaîne cinétique fermée chez des patients ayant bénéficié d’une reconstruction du ligament croisé antérieur par transplant libre au tendon rotulien, sous arthroscopie, selon la technique de Kenneth Jones.
Matériel et méthode
Étude prospective, descriptive, continue sur 100 patients dont 96 pratiquaient une activité sportive régulière avant l’intervention. Ces patients ont été pris en charge au sein du service MPR du CHU Mustapha Pacha d’Alger durant 6 ans, selon un programme de rééducation basé sur le travail en chaîne cinétique fermée qui tient compte du processus de ligamentisation (durée estimée chez l’homme à 3 ans) et des contraintes mécaniques sur le genou et sur la plastie. L’évaluation a été effectuée à j0 et j21 et à 2, 4 et 6 mois postopératoires et a concerné la douleur, l’épanchement intra-articulaire, la mobilité articulaire, la force musculaire et l’amyotrophie. La stabilité a été évaluée à 6 mois postopératoires en utilisant les scores IKDC, ARPEGE et Lysholm. Le taux de reprise de l’activité sportive a été évalué à 6 mois postopératoires.
Résultats
Douleur minime : 2,99/10 sur l’échelle EVA. Épanchement intra-articulaire abondant à j21 chez 50 % des patients ; absent à 6 mois chez 78 % des cas. Mobilité progressivement améliorée. Force musculaire identique au côté controlatéral à 6 mois postopératoires pour le quadriceps chez 65 % des sujets et pour les ischiojambiers chez 70 % des cas. Amyotrophie minime de 1cm par rapport au côté controlatéral, soit une perte de 10 % de la masse musculaire. Laxité résiduelle minime sans signe d’instabilité chez 9 % des patients. Résultats satisfaisants après une rééducation en chaîne cinétique fermée : score IKDC objectifs A et B (normal et presque normal) : 80 % ; score IKDC subjectif : 84,25 points sur 100 ; score Lysholm : 93,10 points sur 100 ; score ARPEGE excellent et bon : 94 % ; reprise de l’activité sportive pour 52,1 % des sujets.
Discussion
Malgré les bons résultats cliniques et fonctionnels obtenus, le taux de reprise de l’activité sportive est resté modeste à cause de facteurs extrinsèques d’ordre social, professionnel ou psychologique, entre autres; l’appréhension est également un facteur fréquent. Elle est liée à un dysfonctionnement minime, non pas du quadriceps mais des ischiojambiers. D’où l’intérêt de la rééducation proprioceptive des ischiojambiers.
Conclusion
Le protocole de rééducation en chaîne cinétique fermée, apparu dans les années 1980, a grandement démontré son utilité. Il est aujourd’hui appliqué dans la prise en charge des ligamentoplasties du genou. |