Résumé : | La variabilité attendue et observée entre les informations provenant des parents, des enseignants et des cliniciens, ou en fonction des méthodes utilisées, doit nous inciter à la plus grande prudence dans nos démarches évaluatives chez le jeune enfant (Gross, Fogg, Garvey, & Julion, 2004). La variabilité entre informateurs devrait nous conduire à ne pas nous satisfaire, comme c’est souvent le cas dans nos consultations ou nos travaux de recherche, d’une unique source d’information, le plus souvent, la mère, à propos des difficultés comportementales de l’enfant. Les contraintes de temps ou les impératifs financiers ne devraient pas être invoqués comme les justifications d’une attitude potentiellement dangereuse et toujours réductrice (Roskam et al., 2011). Les implications d’une telle attitude sont en effet importantes. Par exemple, si les troubles externalisés du comportement chez le jeune enfant n’étaient diagnostiqués qu’aux conditions d’être récurrents dans au moins deux contextes différents - la famille et le milieu scolaire en particulier - et d’être attestés par au moins deux informateurs interagissant avec l’enfant dans ces contextes, la fréquence annoncée des troubles de comportement chez les jeunes enfants diminuerait, pour passer de 25 à 40 % - telle qu’habituellement annoncée - à 2,5 % (Gross et al., 2004). Il s’agit concrètement d’éviter l’identification de faux-positifs - c’est-à -dire d’enfants diagnostiqués à tort - et d’améliorer notre compétence à identifier les enfants pour lesquels une prise en charge thérapeutique précoce serait nécessaire. |