Résumé : | Ce article s’inscrit dans une tentative de réponse à un débat centré sur la notion de Mélancolie de gauche [1], tel qu’il fut d’abord formulé par les auteurs et autrices que sont Wendy Brown, Jodi Dean ou encore Enzo Traverso. Très rapidement résumée, l’idée de “mélancolie de gauche” est ici celle d’un concept analytique servant à fournir un diagnostic autocritique de la gauche contemporaine qui – sans que nous puissions en faire une pure généralité applicable à tous – affronte une tendance (récurrente en son sein) à proposer des séquences émancipatrices qui parviennent de moins en moins à se formuler autrement que sous la forme d’un discours (nostalgique) sur le passé de la gauche, sur ses victoires, ses leçons, voire ses limites intrinsèques. Ce syndrome “mélancolique” induirait, au sein même des structures qui l’organisent, une incapacité structurelle de la gauche à proposer des lignes d’actions directrices et de pensées des luttes capables de mobiliser de façon efficiente les forces susceptibles de s’opposer à la domination et l’oppression générées par le capitalisme contemporain. Précisément, l’hypothèse sous-jacente ici est que ce débat est lui-même le symptôme d’un autre problème : celui de l’auto-référentialité permanente des acteurs et actrices de ce débat, c’est-à-dire des “intellectuels de gauche” qui – par ailleurs – occupent l’essentiel des postes et rôles qui agissent le champ associatif en général, et bruxellois dans ce cas précis. |