contenu dans / Marie ChoquetTitre : | Profils de consommation d’alcool des adultes jeunes au XXIe siècle | Type de document : | Chapitre d'ouvrage | Auteurs : | Laure Com-Ruelle, Auteur ; Marie Choquet, Auteur | Pages : | p.113-152 | Langues : | Français (fre) | Résumé : | Alcoolisation des 18-30 ans : les nouvelles questions
L’alcoolisation (et plus globalement la consommation de substances psychoactives) à l’adolescence a fait l’objet de multiples enquêtes épidémiologiques nationales (escapad) et internationales (hbsc, espad). Ainsi, on a actuellement des données très précises sur le taux de consommation des jeunes entre 12 et 17 ans, sa variation régionale, son contexte… Il n’en est pas de même pour l’alcoolisation à « l’âge adulte émergent », période de l’intégration professionnelle, scolaire et familiale. La plupart du temps, les jeunes de 18-30 ans sont soit 1) inclus dans les enquêtes dites « en population générale », qui concernent les personnes ayant entre 18 et 85 ans, et il est alors difficile de les étudier âge par âge, statut par statut, soit 2) étudiés partiellement selon leur statut scolaire (lorsqu’ils sont étudiants, par exemple) ou professionnel (lorsqu’ils fréquentent les missions locales, entre autres). Même lorsque les échantillons sont importants, les 18-30 ans représentent de fait un groupe restreint. Et l’analyse détaillée est rendue d’autant plus difficile que la diversité sociale, professionnelle et familiale est bien plus importante parmi les jeunes adultes que parmi les adolescents, où plus de 90 % sont scolarisés et habitent chez leurs parents.Si l’adolescence est l’âge des prises de risques (dont l’alcoolisation excessive), le début de l’âge adulte a les siens. En effet, c’est entre 18 et 30 ans que 1) le cerveau termine sa maturation, en particulier celle de la région du cortex préfrontal, zone de responsabilité, de capacité à planifier et à maîtriser ses impulsions ; 2) les effets délétères d’un manque d’acquisition scolaire, des difficultés sociales et familiales rencontrées durant l’enfance et l’adolescence, se font ressentir ; 3) l’école, la famille, les groupes de pairs et les dispositifs d’écoute sont moins présents et ne jouent donc plus le même rôle protecteur qu’avant. D’où une solitude accrue, solitude d’autant plus exacerbée que la vie économique et affective est instable. Effets de l’histoire personnelle du sujet (plus ou moins douloureuse et/ou chaotique), de la pression professionnelle (orientation professionnelle plus ou moins choisie/subie) et de la confrontation à la réalité sociale (habitat, mise en couple…), autant de facteurs psycho-socio-économiques qui vont se révéler primordiaux entre 18 et 30 ans… La consommation d’alcool, comportement déjà largement expérimenté durant l’adolescence, va alors s’installer, mais selon des modes bien différents : soit une prolongation (et accentuation) de la consommation typiquement juvénile, avec recherche d’ivresse ; soit une consommation plus adulte et modérée, avec l’adoption de la consommation culturelle du pays, c’est-à ‑dire, en France, majoritairement une consommation maîtrisée et modérée. Dès lors, il importe de savoir quand et dans quel contexte on évolue vers l’un ou l’autre des modèles, les deux pouvant se succéder durant cette période de la vie qui s’étend sur une dizaine d’années, soit 15 % de la vie entière (en moyenne). | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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