Résumé : | Si la prise en charge psychosociale des (anciens) patients cancéreux est déjà bien développée en milieu hospitalier, elle est en revanche beaucoup moins structurée dans le contexte du domicile. Il règne, par exemple, une grande incertitude au sujet du rôle des médecins généralistes (MG) dans ce domaine. Il s’agit là d’une occasion manquée car, pour de nombreux patients, le MG est le premier interlocuteur en cas de problèmes psychosociaux. Au moyen d’une vaste revue systématique de la littérature, nous avons tenté de déterminer 1) quels sont les services proposés par les MG en matière de soins psychosociaux; 2) qui, selon les patients et les prestataires de soins, est le plus à même de dispenser des soins psychosociaux; 3) quelle est l’efficacité des interventions psychosociales dans lesquelles le MG joue un rôle central. Cette revue de 33 études révèle que les (anciens) patients cancéreux contactent bien leur MG pour des problèmes psychosociaux; ils le font même plus souvent que les patients non cancéreux. Tant les MG que les patients s’accordent à dire que le MG est le prestataire de soins de prédilection pour traiter les problèmes psychosociaux, à l’exception de la crainte d’une récidive. Dans ce domaine, c’est l’oncologue qui est privilégié. Nous n’avons trouvé que 9 études portant sur des interventions dans lesquelles le MG jouait un rôle central, dont seulement 2 ont montré une réduction significative de la dépression ou de l’anxiété. Il s’agit de 2 études multidisciplinaires, spécifiquement axées sur le traitement de la dépression. Les autres études ont évalué les soins de suivi oncologique dispensés par le MG; ceux-ci n’ont eu aucune influence (ni positive, ni négative) sur le fonctionnement psychosocial du patient par rapport aux soins de suivi prodigués par le spécialiste. Sur la base de ces résultats, nous concluons que, malgré leur rôle majeur, les preuves scientifiques disponibles sont insuffisantes pour privilégier le recours aux MG pour dispenser des soins psychosociaux scientifiquement validés aux (anciens) patients cancéreux. Il importe que les éléments probants accumulés dans le contexte hospitalier soient transposés en 1ère ligne |