Résumé : | La société évolue constamment, le numérique fait partie désormais de notre vie. Il gère nos
relations interpersonnelles et avec les différentes institutions. En un clic, notre vie privée est
partagée, en quelques minutes nous gérons nos dossiers administratifs. Nous vivons dans une
ère de l’hyper connexion. Cette belle invention a une face cachée : combien d’entre nous se
retrouvent à la marge du système ?
La fracture numérique est une problématique qui touche un nombre important de citoyens.
Elle aggrave les inégalités sociales. Les publics socioéconomiquement précarisés se retrouvent
exclus de la digitalisation, ils viennent grossir les rangs des fracturés du numérique.
Les administrations sont passées en mode digitale sans préparation. La Covid a renforcé ce
mode de fonctionnement. La mutation de la société est en marche, ces changements sont
imposés aux administrés. Les laisser pour comptes rencontre des difficultés : ignorent les
manipulations numériques, ne savent pas télécharger ou envoyer un document numérique.
Face à ces difficultés, les bricoleurs du numérique sont embarqués malgré eux, les structures
associatives de proximité sont en première ligne, ils traitent, ils facilitent les relations entre
des usagers et administrations. Face à eux, des institutions invisibles, le covid a transformé les
liens, il est difficile d’entrer en contact physique au travers de clics ou de boîte vocale. Ce sont
des fantômes, on les entend, mais on ne les voit pas. Le numérique produit de la violence
institutionnelle.
Grâce à mon immersion au sein de la maison de quartier Saint-Antoine, ce travail a été réalisé
au côté de ceux qui ont été exclus du numérique. Mon travail a été nourri par les usagers et
les travailleurs sociaux. Ces derniers jouent un rôle de facilitateur, ils interpellent sur les
inégalités sociales. Ils accompagnent le changement, le critique pour qu’il soit s’adapter aux
plus faibles. |