Résumé : | L’échographie thoracique, c’est-à -dire son application aux poumons et au diaphragme poursuit son développement en kinésithérapie respiratoire comme en témoignent les nombreux articles publiés dans des revues francophones, dont Kinésithérapie Scientifique. Cet intérêt de l’échographie thoracique en tant qu’examen complémentaire à l’évaluation du patient par le kinésithérapeute est également international.
En 2015, les publications de notre revue narrative [1] et de celle de notre collègue australien [2] étaient les seuls témoins dans la littérature internationale de l’intérêt du kinésithérapeute pour l’échographie pulmonaire et diaphragmatique. Depuis, de nombreux confrères, britanniques [3, 4], brésiliens [5], portugais [6], indiens [7], polonais [8, 9], ou encore italiens [10], nous ont emboîté le pas et témoignent de l’intérêt grandissant de cette profession pour cet outil diagnostique.
Les outils diagnostiques habituels du kinésithérapeute, tels que l’examen clinique et l’interprétation de la radiographie thoracique, présentent des limites importantes en termes de précision. Une erreur diagnostique pourrait conduire à des traitements par la kinésithérapie respiratoire inefficaces, voire délétères [11, 12]. Le besoin en outils diagnostiques fiables et valides dans le diagnostic et le suivi des pathologies respiratoires aiguës est un problème majeur en kinésithérapie respiratoire [13, 14]. L’échographie thoracique est d’apparition relativement récente, et présente l’avantage d’être non invasive, non irradiante et réalisable au lit du patient. De plus, elle possède une très bonne fiabilité et validité dans l’évaluation des pathologies respiratoires aiguë en réanimation.L’évaluation du patient est une étape indispensable avant la mise en place de toute stratégie thérapeutique en kinésithérapie respiratoire, et au-delà , dans toutes les spécialités de kinésithérapie. Elle permet 1) d’identifier l’indication ou non à la kinésithérapie, 2) de déterminer les modalités de la stratégie thérapeutique, 3) de prioriser les patients dont le bénéfice de la rééducation serait plus important et 4) de suivre l’efficacité du traitement mis en place.Afin d’évaluer l’intérêt de l’échographie thoracique en kinésithérapie respiratoire, nous avons conduit un essai clinique multicentrique, en France et en Australie. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique Thorax [15] en 2022. Nous vous proposons dans cet article une présentation de l’article publié et son analyse critique. |