Résumé : | Les neurosciences nous apprennent que, pour apprendre, il faut être dans l’action ; ici, par le toucher.Nicolas Pinel, inspecteur à l’Éducation nationale, en parlant du concept de cube, nous précise que « la méthode traditionnelle consiste à dessiner ce cube sur un tableau en l’accompagnant d’explications. Mais il est plus efficace de commencer par assembler des carrés avec des pailles et de la pâte à modeler, puis d’apprendre à les assembler en 3D et à dessiner ce cube. » (Science et Vie 2020 Mars;1230).Dans le même esprit, nous proposons un modèle non numérique de telle façon que l’apprentissage de cette connaissance se fasse à partir de la main et non pas par l’intermédiaire d’un écran d’ordinateur. L’intérêt de ce modèle sera de reproduire, de façon aussi réaliste que possible, les situations du vestibule et les mouvements des yeux lors de manœuvres réalisées sur un patient en cabinet de rééducation. En 2006, Christian Bouchot avait déjà montré l’intérêt d’un tel dispositif.Des modèles mécaniques, parfois anciens, remarquables par leur précision et la grande qualité méthodologique dans leur élaboration, ont été créés par ordinateur dans un but de recherche. Bien que souvent cités comme outils pédagogiques, ils ne répondent toutefois pas au critère de praticité souhaité. Certains d’entre eux sont pourtant assez proches de ce que le modèle présenté veut montrer ; parfois sur un seul canal ou avec des otolithes en acier ou une simple représentation anatomique. Ils sont cependant de grande utilité quand il faut entrer dans le détail de l’organisation spatiale et la physiologie des canaux.
Ces modèles mécaniques permettent en plus, pour certains d’entre eux, de visualiser le mouvement des otolithes dans le cadre d’un vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB) avec une modélisation d’une canalolithiase ou d’une cupulolithiase. D’autres articles illustrent, par des schémas clairs, des manœuvres thérapeutiques comme celle d’Epley .Des auteurs proposent, à partir d’un modèle théorique, une modification du test de Dix et Hallpike .Notre modèle n’a pas pour but de comparer, valider ou améliorer l’efficacité des techniques proposées dans la littérature, mais de visualiser les mouvements coordonnés intra-canalaires et oculaires en citant les auteurs à l’origine de ces pratiques.Il s’agit ici de l’apprentissage d’une connaissance et d’une visualisation du fonctionnement tridimensionnel du capteur vestibulaire intracrânien, et rendre visible ce qui ne l’est pas, en faisant appel à un objet physique.L’outil doit aussi permet une répétition à l’infini des manœuvres décrites dans la littérature.De façon didactique, le modèle présente les manœuvres les plus couramment décrites. |