Résumé : | Chaque année, 2,2 millions de femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein dans le monde. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes [1]. En France, environ 59 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année, ce qui représente environ un tiers de tous les nouveaux cas de cancer chez les femmes [2].
La mortalité due au cancer du sein a diminué régulièrement au cours des dernières décennies, en grande partie grâce à une meilleure détection précoce et à des traitements plus efficaces [1]. Cependant, cela signifie également que de plus en plus de survivantes sont confrontées aux problèmes liés au traitement, tels que le lymphœdème [3].
Plus de 16 % des survivantes du cancer du sein développent un lymphœdème associé au cancer du sein [3]. L'altération du système lymphatique, lié principalement à la résection de ganglions lymphatiques au cours d’une chirurgie axillaire ou à la radiothérapie, peuvent entraîner une accumulation de lymphe dans les tissus environnants, provoquant un œdème au niveau des bras, de la main, du sein ou du torse homolatéral.
Le lymphœdème est habituellement pris en charge par un ensemble de techniques, combinant des techniques manuelles, d'exercices, de bandages et de compression [4].
Les recommandations de la Société internationale de lymphologie (ISL) suggèrent que le lymphœdème doit être traité en 2 phases [5]. La première phase intensive vise à réduire le lymphœdème au maximum à l'aide de soins cutanés, de drainage lymphatique manuel (DLM), de bandages multicouches et d’exercices. La deuxième phase de maintenance vise à conserver et à optimiser les résultats obtenus lors de la première phase grâce à des soins cutanés toujours, une éducation sur l'autogestion, un manchon de compression, des exercices et du DLM.
Le DLM est une technique de massage doux et rythmique qui vise à stimuler le système lymphatique et à favoriser la circulation lymphatique. Il existe plusieurs méthodes de DLM :
– la méthode Vodder : cette technique utilise des mouvements doux, rythmiques et de faible pression. Elle comprend des mouvements de pompage et de rotation ;
– la méthode Leduc : elle utilise des mouvements de pompage et de pression pour drainer la lymphe. Les mouvements sont plus rapides et plus énergiques que dans la méthode Vodder ;
– la méthode Foldi : cette technique utilise des mouvements de pompage, de rotation et de pression pour stimuler la circulation lymphatique ;
– la méthode Casley-Smith : cette technique combine le DLM avec la compression, la mobilisation et l'exercice pour traiter les lymphœdèmes.
Ces méthodes peuvent être utilisées seules ou en combinaison en fonction des besoins du patient et de la formation du praticien.
Les avantages potentiels du DLM avancés par les thérapeutes sont une diminution de l’œdème et de la douleur, une amélioration de la circulation sanguine et lymphatique, une diminution de la tension musculaire et une amélioration de la relaxation.
Il existe en France un rapport d’évaluation de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant la prise en charge masso-kinésithérapique du lymphœdème publié en 2012 [4]. Celui-ci précise la place du DLM dans la prise en charge des lymphœdèmes après cancer du sein :
– pour les lymphœdèmes des membres supérieurs modérés à sévères, à partir du stade II de la classification de l’ISL ;
– chez des patientes compliantes et ayant une bonne mobilité ;
– pas d’indication lors de la phase d’entretien du lymphœdème.
Une équipe de kinésithérapeutes belges vient récemment de publier les résultats de leur recherche portant sur cette thématique, dans la revue Journal of Physiotherapy [6].
L’objectif de leur étude était de comparer l’efficacité du DLM guidé par fluoroscopie, du DLM traditionnel à un placebo, en adjuvant du traitement standard du lymphœdème chez des patients après traitement de cancer du sein. |