Note générale : | Il y a quelques années, le décor passait pour symbole d'un cinéma démodé, désuet. La cause était entendue : le tournage dans des lieux réels, intérieurs ou extérieurs, rendait caduques toutes ces maquettes, ces toiles peintes, ces photographies agrandies et ces perspectives stylisées. Seuls quelques visionnaires comme Fellini pouvaient encore chercher à créer en studio un monde assumé d'ailleurs, chez lui, comme ostensiblement faux. Mais depuis que l'art du décor de cinéma semble connaître un déclin irréversible - avec notamment la disparition de nombreux studios et des corps de métier qui en assumaient la réalisation - , une révision a été faite à son égard : on retrouve d'abord un intérêt économique à tourner dans des lieux reconstitués; et on lui prête de nouveau un intérêt dramatique et esthétique, y compris pour les films réalistes. Il y a évidemment dans ce renversement de tendance, certes relatif, une pointe de nostalgie et le désir, de renouer avec les grands anciens, d'oublier l'encombrante Nouvelle Vague et son culte du décor naturel. (p. 81)
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