contenu dans / Joëlle KivitsTitre : | Chapitre 16. Innovations qualitatives dans l’évaluation des interventions en santé | Type de document : | Chapitre d'ouvrage | Auteurs : | Loubna Belaid, Auteur ; Oriane Bodson, Auteur ; Valéry Ridde, Auteur ; OUMAR Samb Mallé, Auteur ; Anne-Marie Turcotte-Tremblay, Auteur | Pages : | p. 376-397 | Langues : | Français (fre) | Résumé : | La recherche évaluative[2]Il faut comprendre ce terme au sens large, donc englobant les…en santé est appréhendée dans ce chapitre comme un processus de collecte systématique de données dans le but de soutenir les décisions pour améliorer les actions. Ce processus peut osciller entre une approche très directive où la personne qui évalue prend la plus grande part des décisions concernant l’évaluation à une démarche très participative où les participant·es et intervenant·es sont au cœur du processus et des décisions (Dagenais et Ridde, 2012). Les interventions de santé sont par essence complexes, mises en œuvre par des acteur·rices sociaux dans un contexte particulier, dont les intervenant·es et les évaluateur·rices font nécessairement partie (Blaise et al., 2010). Les analyses que nous présentons dans les prochaines pages s’inscrivent dans une approche évaluative fondée sur la théorie des interventions (Weiss, 1998), cette dernière guidant les questions d’évaluation puis les processus de collecte de données 
[3]Faute de place dans ce chapitre, le lectorat trouvera ailleurs…
(et non pas l’inverse !).Le champ de l’évaluation des interventions proviendrait de deux domaines en particulier, soit le contrôle et la comptabilité, d’une part, et, les sciences sociales, d’autre part (Alkin, 2004). Bien que les méthodes qualitatives ne soient évidemment pas l’apanage des sciences sociales, ce retour historique montre bien qu’elles ont toutes leurs places dans le domaine de l’évaluation. Cependant, la domination générale des approches quantitatives ancrées dans un paradigme positiviste ne fait pas exception parmi les évaluateur.rices des interventions de santé (Ridde et Olivier de Sardan, 2014). Pourtant, l’une des compétences essentielles d’une personne qui évalue est la capacité de collecter, analyser et utiliser les données qualitatives (Stevahn et al., 2005). L’usage de ces données n’est pas nouveau. Nombre d’expert.es utilisent le qualitatif pour réaliser leurs évaluations, même si trop souvent certains n’ont pas le temps, les ressources ou les compétences pour effectuer des analyses en profondeur, respectant la « rigueur du qualitatif » (Olivier de Sardan, 2008).
Mais l’usage du qualitatif est souvent restreint à l’élucidation de la perception des acteur.rices de l’intervention et de ses effets ainsi qu’à la compréhension des processus mis en branle. Des entretiens individuels ou des groupes de discussion vont ainsi être organisés pour rencontrer les personnes impliquées afin d’obtenir leurs points de vue. Cette démarche est essentielle à la compréhension des interventions et mérite d’être développée et poursuivie. Cependant, elle reste assez traditionnelle et classique.
Dans ce chapitre, nous voulons plutôt partager nos tentatives d’innovations méthodologiques dans l’usage du qualitatif pour l’évaluation des interventions en santé. Nous n’évoquerons qu’à la marge les enjeux de l’utilisation des méthodes mixtes dans les évaluations d’interventions (voir chapitre 18 ; Pluye, 2012 ; Ridde et Olivier de Sardan, 2014) pour nous concentrer sur la manière innovante, ou à tout le moins peu développée dans les écrits, dont nous avons usé du qualitatif. Nous avons choisi de nous concentrer sur quatre exemples innovants : 1) comprendre la fidélité d’une intervention, 2) analyser l’hétérogénéité des effets, 3) appréhender les effets sociaux et 4) étudier les conséquences non intentionnelles d’une intervention. | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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