Résumé : | Quelle est la place de la kinésithérapie pédiatrique dans la santé des enfants ? Quelles sont les aspirations et les besoins des professionnels ? Quels sont leurs réseaux ?... Pour répondre à ces questions, l'Association française de kinésithérapie pédiatrique (AFKP) a lancé une vaste consultation auprès de la profession. En voici les principaux enseignements.
« Les politiques de santé de l’enfant, depuis quelques années, évoluent rapidement et engagent à des prises en soins précoces et adaptées, à des mesures de prévention et d’éducation à la santé dès le plus jeune âge. L’organisation des parcours de santé de l’enfant nécessite, en réponse à ces besoins, de revoir les offres d’accompagnement proposées aux parents, d’améliorer le repérage précoce et la coordination des acteurs intervenant auprès des enfants et de leur famille. Cela suppose, pour les acteurs de santé, dont les kinésithérapeutes, de renforcer leur lisibilité au sein de l’offre globale de soins, auprès des familles et des autres partenaires professionnels. », explique l’Association française de kinésithérapie pédiatrique (AFKP), qui a été créée dans ce contexte (lire l’encadré en fin d'article).
Profitant de l’élan suscité cette année par le gouvernement avec les Assises de la pédiatrie, l’Association a souhaité consulter les kinésithérapeutes quant à la place qu’occupent les pratiques courantes en pédiatrie au sein de la profession. L’objectif était d’arriver à « définir les contours de cette pratique spécifique, d’identifier ses points forts et les pistes d’amélioration. ».
« Malgré les efforts fournis ces dernières années, l’offre de soins ne semble toujours pas suffisante pour répondre à l’ensemble des besoins grandissants. Les hôpitaux et leurs services d’urgence sont périodiquement débordés, les pédiatres sont insuffisamment nombreux, les indicateurs de la dégradation de la santé mentale sont extrêmement préoccupants, les structures de soins médico-sociaux et les PMI n’arrivent plus à assurer l’ensemble de leurs missions en regard de la demande exponentielle. Le virage ambulatoire en pédiatrie semble non opérationnel par manque de professionnels, de formations, d’organisation... », constate l’AFKP, qui regrette par ailleurs que « l’ensemble des travaux gouvernementaux n’accorde que peu de place à la première profession de rééducation en France. ».
Pourtant, « depuis longtemps la kinésithérapie s’est astreinte à répondre aux besoins des enfants durant leur séjour hospitalier, lors des accompagnements en structures médico-sociales pour réduire toutes formes de handicap pouvant entraîner une détérioration de leurs capacités fonctionnelles, en unités de soins médicaux et de réadaptation ou en cabinet libéral en ville. Les propositions de soins en kinésithérapie couvrent un large spectre clinique allant des atteintes respiratoires chroniques ou aiguës aux atteintes orthopédiques, traumatologiques ou neurologiques, en passant par les soins de développement de l’enfant né prématuré ou encore la motricité du nourrisson. », argumente l’Association.
Pour autant, « les kinésithérapeutes pédiatriques exerçant en ville sont-ils suffisamment identifiés, reconnus et valorisés sur cette spécificité d’exercice si exigeante et complexe ? Ceux qui exercent en établissements de santé sont-ils également reconnus et valorisés ? Combien sont-ils ? Que font-ils au quotidien pour les soins de rééducation des enfants ? C’est pour tenter d’apporter une réponse à ces questions complexes que l’AFKP s’est proposée d’interroger la profession dans le contexte des Assises de la pédiatrie. ».
Entre fin mars et mi-mai 2023, elle a récolté l’avis de 311 kinésithérapeutes ayant une activité majoritairement dédiée à l’enfant. |