Résumé : | Les thromboses lymphatiques superficielles sont une complication relativement courante chez les patientes atteintes d'un cancer du sein survenant au début de la période postopératoire après une chirurgie axillaire. La fréquence d’apparition des TLS peut atteindre 85,4 % selon le type de chirurgie axillaire (curage ganglionnaire axillaire ou curage ganglion sentinelle), le type de recherche (rétrospective ou prospective) ainsi que les critères diagnostiques utilisés [1]. Son diagnostic reste clinique.
Bien que Moskovit et al. [2] aient nommé ce syndrome Axillary web syndrome, cette complication a été décrite pour la première fois par Ferrandez et Serin en 1996 comme thromboses lymphatiques superficielles [3]. La physiopathologie sous-jacente reste incertaine, même si une étude réalisée avec des biopsies de cordons TLS [4] semble confirmer les résultats d'autres études antérieures ainsi que l'hypothèse de Ferrandez et Serin [3] selon laquelle les TLS représente une thrombose des vaisseaux lymphatiques.
Les TLS se caractérisent par une douleur axillaire qui descend sur le bord médial du bras jusqu'au pli du coude. Dans certains cas, elle peut atteindre le poignet et le bord cubital de la main et les faces postérieures. Cette douleur suit des trajets précis à mettre en parallèle avec les lymphatiques superficiels du membre supérieur. Cette douleur augmente quand le membre supérieur est mis en flexion-abduction/rotation latérale, associée à l’extension du coude et du poignet.
Dans cette position, on peut apprécier l’un des signes caractéristiques des TLS : l’émergence sous-cutanée de petites cordes fines qui pontent en saillie dans les concavités (creux axillaire et pli du coude) (fig. 1). La douleur et la tension limitent l’amplitude articulaire de l’épaule, surtout en abduction, et font que les patientes prennent une position du membre supérieur qui évite l’étirement douloureux des collecteurs lymphatiques |