Résumé : | Objectif
Évaluer l’association entre la durée des intervalles d’augmentation de l’oxytocine au cours du travail spontané et le risque d’hémorragies du post-partum (HPP).
Matériel et méthodes
Étude de cohorte rétrospective, de primipares en travail spontané ayant reçu de l’oxytocine pendant le travail (n=454). Les modalités d’administration de l’oxytocine ont été analysées, en particulier la durée des intervalles entre deux augmentations du débit d’oxytocine (<20 minutes ou≥20 minutes). Les issues obstétricales et néonatales ont été analysées en fonction de la durée des intervalles d’augmentation. Des analyses uni-et multivariées ont été effectuées pour tester et quantifier l’association entre la rapidité d’augmentation du débit d’ocytocine et le risque d’hémorragie du post-partum, qui était le critère de jugement principal.
Résultats
La durée des intervalles d’augmentation de l’oxytocine était inférieure à 20minutes pour 43,8 % des patientes. Une durée des intervalles inférieure à 20minutes était associée à une incidence accrue des hémorragies du post-partum (9,1 % vs 3,5 % ; p=0,014), à une utilisation plus fréquente du sulprostone (6,5 % vs 3,5 % ; p=0,013). L’association entre la durée des intervalles inférieure à 20minutes et l’hémorragie du post-partum restait significative après ajustement sur les autres facteurs de risque d’HPP (OR ajusté=3,48, 95 % IC [1,45–8,34]). Le score d’Apgar et le pH à la naissance semblaient moins bons chez les nouveau-nés appartenant au groupe dont les intervalles étaient inférieurs à 20minutes (pH≤7,10 à la naissance ou score d’Apgar≤7 à 5 minutes de vie, 12,1 % vs 4,3 % ; p=0,002).
Conclusion
Notre étude a montré une augmentation du risque d’hémorragies du post-partum lorsque les intervalles d’augmentation de l’oxytocine étaient inférieurs à 20 minutes. |