Résumé : | Introduction : La sclérodermie systémique est une maladie auto-immune rare caractérisée par une atteinte cutanée locale ou diffuse ainsi qu’une atteinte viscérale variable. On retrouve des facteurs anti-nucléaires (FAN) chez environ 95 % des malades, dont les plus fréquents sont les anti-topoisomérase I (ou anti-Scl 70) et les anticentromères. D’autres auto-anticorps ont été décrits mais ceux-ci ne sont pas classiquement recherchés en pratique clinique, on les dénomme alors " FAN non identifiés ". Objecti f : Rechercher les anticorps " non identifiés " chez les patients sclérodermiques de l’hôpital Erasme, établir leur prévalence dans cette cohorte et corréler leur présence avec les caractéristiques cliniques. Méthodes : Quatre-vingt-neuf patients issus de la cohorte des patients sclérodermiques de l’hôpital Erasme ont été étudiés. Leurs données cliniques et biologiques ont été relevées, puis une détection d’anticorps a été effectuée d’une part par une technique d’immunodot (topoisomérase I, centromères, ARN polymérase III, fibrillarine, Pm/Scl 75 et 100, PDGFR, NOR 90, Ku et Ro 52) et d’autre part par une technique EliA (topoisomérase I, centromères, ARN polymérase III, fibrillarine et PmScl). Résultats : Dix-sept des 89 patients de notre cohorte avaient des FAN " non identifiés ". Parmi ceux-ci, l’immunodot a identifié des anticorps chez 11 patients dont 7 anti-PmScl 75 et/ou 100, 3 anti-ARN pol III et 1 anti-fibrillarine. La technique EliA a permis d’identifier des anticorps chez 10 patients dont 5 anti-PmScl, 2 anti-ARN pol III, 2 anti-fibrillarine et 1 anti-centromère. Conclusion : Des auto-anticorps autres que les anti-topoisomérase I et anti-centromères ont été retrouvés chez les patients sclérodermiques de notre cohorte. Il existe certains liens entre la présence d’un anticorps donné et la clinique associée. Il reste à définir s’il existe d’autres auto-anticorps qui ne sont pas encore connus puisque chez certains patients, aucun anticorps n’a été mis en évidence. |