Résumé : | Les valves de l’urètre postérieur (VUP) constituent l’uropathie obstructive la plus fréquente du garçon. C’est une malformation grave car pouvant conduire à l’insuffisance rénale terminale par destruction du parenchyme rénal. But Préciser les caractéristiques cliniques, radiologiques et évolutives de cette uropathie. Patients et méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 16ans (de janvier 1996 à décembre 2011), incluant tous les enfants pris en charge au service de chirurgie pédiatrique « B », de l’hôpital d’enfants Béchir-Hamza de Tunis pour VUP. Résultats Il s’agit de 38 garçons, âgés d’un jour à 11ans. Le diagnostic a été évoqué en anténatal dans dix cas et en postnatal dans les cas restants, à l’occasion d’une infection urinaire dans 22 cas, et des troubles mictionnels dans les cas restants (jet faible, pleurs lors de la miction, voire des épisodes de rétention aiguës). Tous ces enfants ont été explorés par le couple échographie rénale et urétro-cystographie rétrograde (UCR). L’échographie a montré une urétéro-hydronéphrose bilatérale dans 20 cas et unilatérale dans 11 cas avec un parenchyme rénal réduit dans 18 cas. L’UCR a fait le diagnostic de VUP dans tous les cas en montrant une dilatation de l’urètre postérieur. La vessie était diverticulaire dans 25 cas et un reflux vésico-urétéral (RVU) était présent dans 22 cas (bilatéral dans neuf cas et unilatéral dans 13 cas). La scintigraphie rénale au DMSA, réalisée dans 14 cas, a montré des lésions corticales d’hypofixation dans huit cas avec un rein non fonctionnel dans six cas. En plus de la correction des troubles hydroélectrolytiques et l’antibiothérapie adaptée en cas d’infection urinaire, le traitement a comporté une section endoscopique première des valves dans 27 cas et une cystostomie dans 11 cas. L’évolution immédiate a été favorable dans tous les cas sauf deux patients qui sont décédés dans un tableau d’insuffisance rénale aiguë malgré la réanimation intensive. À long terme, dix patients ont évolué vers l’insuffisance rénale terminale dont certains sont en attente de greffe rénale. Conclusion Malgré les progrès réalisés dans le diagnostic et la prise en charge des VUP, le pronostic de cette uropathie reste grevé d’un risque important d’évolution vers l’insuffisance rénale terminale. |