Titre : | Le syndrome douloureux régional complexe de Type I chez l'enfant et l'adolescent | Type de document : | TFE | Auteurs : | Laetitia Roussel, Auteur ; Jacques Kinet, Promoteur ; R. Elbaum, Promoteur | Année de publication : | 2013 | Résumé : | Bibliographique. Le Syndrome Douloureux Régional Complexe de type 1 (SDRC 1) est une pathologie fréquente chez l’adulte. Depuis les années 1970, des cas pédiatriques sont également décrits dans la littérature. La présence de cette pathologie chez l’enfant reste cependant encore assez méconnue. Elle est, dès lors, régulièrement diagnostiquée tardivement, voire pas du tout. En effet, de nombreux professionnels de la santé ignorent l’existence de ce syndrome chez l’enfant et font donc un mauvais diagnostic ou sont dans l’incompréhension face aux symptômes de leurs patients. Il s’agit donc d’une « méta-analyse » sur le SDRC 1 chez l’enfant et l’adolescent. L’objectif de celle-ci sera de rassembler la littérature scientifique publiée récemment afin de faire un état des lieux précis et valide sur la pathologie et ces possibilités de traitement. Méthodologie: La question de recherche de ce travail de fin d’études est: « Quelles sont les caractéristiques du Syndrome Douloureux Régional Complexe de type 1 chez l’enfant ? » Des questions supplémentaires se posent alors: « Quelles sont les différences et ressemblances avec le SDRC 1 de l’adulte ? » et « Comment le traiter efficacement en tenant compte des particularités de cette pathologie chez l’enfant ? ». Le but était d’y répondre en se basant sur les publications scientifiques parues à ce sujet. Une recherche documentaire a donc été réalisée (septembre 2012-février 2013) afin de ne conserver que les publications pouvant apporter une réponse à ces questions. Après une première sélection d’articles, chaque article a été analysé la grille de lecture de la Trente-trois articles ont été sélectionnés suite à la recherche d’articles et analysés via les différentes grilles. Dix-neuf articles ont été retenus pour la revue de littérature de ce travail. Résultats: D’abord, il est important de préciser que la plupart des études trouvées sur le sujet sont des séries de cas. Celles-ci n’ont qu’un faible niveau de preuve scientifique selon la Haute Autorité de la Santé. Le principal biais dans ce type d’étude est qu’il est impossible de déterminer si les résultats sont liés à une évolution naturelle de la pathologie, de l’environnement ou à l’intervention de l’expérimentateur. Il y a également un manque de fiabilité diagnostique. Chaque étude utilise une méthode différente. De plus, la lecture des articles nous montre que le diagnostic est souvent difficile à faire et que la pathologie est méconnue auprès de nombreux praticiens. Or, on remarque qu’il est important de faire un diagnostic précoce afin de diminuer les traitements inappropriés et d’empêcher l’apparition de complications ou d’une évolution chronique. L’imagerie peut être utile afin d’optimiser le diagnostic mais elle n’est pas toujours fiable. L’examen de choix est la scintigraphie. Elle présente plus souvent une hypofixation mais les formes hyperfixiantes (chaudes) ne sont pas négligeables. En outre, cet examen peut être normal. D’autres types d’imagerie sont possibles et peuvent être positifs: la radiographie, le scanner, l’IRM Les autres examens (prise de sang, echodoppler, angio- et artériographie) sont normaux. Ces examens sont néanmoins utiles afin d’écarter toute autre pathologie. Le premier chapitre de cette analyse de la littérature concerne les caractéristiques de populations étudiées dans les publications. On peut constater que: o Il y a une majorité de filles o Les enfants sont âgés de 5 à 18 ans. o La localisation principale est le membre inférieur, et particulièrement le pied et la cheville. Le membre supérieur est également souvent touché. o La plupart des SDRC 1 se développent à la suite d’un traumatisme, souvent mineur et lié à la pratique sportive. o Le symptôme principal est la douleur. Celle-ci est présente dans tous les cas. o La plupart des enfants ont une impotence fonctionnelle, majoritairement causée par la douleur. o D’autres symptômes sont également présents: troubles de la sensibilité, vasomoteurs, sudomoteurs et trophiques, troubles musculaires, amyotrophie. o La forme froide du SDRC 1, avec un refroidissement de la température cutanée et une coloration bleue de la peau, semble être prédominante. Des formes chaudes sont cependant aussi constatées. Le second chapitre aborde les données épidémiologiques récoltées dans les différents articles. Plusieurs articles comparent le SDRC 1 de l’enfant à celui de l’adulte. Certaines différences sont marquées, comme la prédominance d’une atteinte du membre inférieur après des traumatismes souvent mineurs. La pathologie semble aussi être souvent moins sévère que chez l’adulte (moins de troubles trophiques, moteurs et sensitifs) et semble se soigner plus facilement. Cependant, de nombreux articles soulignent que les formes pédiatriques sont souvent assez semblables à celles de l’adulte. Les troubles neurologiques (moteurs et sensitifs) sont plus rares mais quand même présents chez un nombre non négligeable d’enfants. Les mécanismes physiopathologiques provoquant ces troubles sont dès lors méconnus. Enfin, les troubles psychologiques et émotionnels sont des sujets souvent abordés dans les études analysées. La présence de ceux-ci est reconnue par tous, mais c’est leur rôle dans la pathologie qui est controversée. En effet, alors que certains estiment que ces troubles sont une des causes du développement du SDRC 1, d’autres pensent qu’il s’agit d’une conséquence de la pathologie. Le dernier chapitre de cette analyse de la littérature était consacré aux traitements proposés dans le cadre du SDRC 1 pédiatrique. La plupart des publications suivent une même logique. Un traitement conservateur est d’abord proposé et si celui-ci échoue, des techniques plus agressives (blocs sympathiques, sympathectomie) sont proposées. Cependant, les différents articles proposent différents types de traitements conservateurs. En général, la kinésithérapie est proposée d’emblée si elle est possible malgré la douleur. Aucune technique particulière n’a été étudiée en de façon précise. Cependant, les études s’accordent sur le fait que l’immobilité n’est pas conseillée. La kinésithérapie est composée de mobilisations passives ou actives en fonction de la douleur avec une augmentation progressive de la charge utilisée. L’utilisation d’étirements est également proposée. Une attention particulière est également portée à la récupération de la fonctionnalité spécifique du membre (marche pour le membre inférieur, motricité fine et préhension pour le membre supérieur). De l’hydrothérapie est également souvent proposée mais les modalités ne sont pas décrites. La kinésithérapie est souvent combinée à de la psychothérapie, et particulièrement la thérapie cognitivo-comportementale. Celle-ci semble être bénéfique aux patients. L’ergothérapie est souvent intégrée à un programme de rééducation. Lorsque le traitement conservateur ne suffit pas ou que la douleur empêche l’enfant de le poursuivre, des techniques invasives sont proposées (blocs sympathique, sympathectomie). Dans tous les articles le traitement est pluridisciplinaire. Conclusion: Après analyse de la littérature, nous pouvons donc remarquer un manque évident de littérature de bonne qualité. Il est donc très difficile de tirer des conclusions sérieuses dans ce travail. De plus, certains articles publiés n’ont pas pu être obtenus, ce qui limite également la validité de l’analyse. Le Syndrome Douloureux Régional Complexe de type 1 semble assez rare chez l’enfant et l’adolescent. Cependant, ceci pourrait être le résultat d’une sous-estimation car la pathologie est encore méconnue et souvent diagnostiquée tardivement. Le SDRC 1 pédiatrique se présente sous une forme différente et souvent moins agressive que chez l’adulte, mais garde quand même un grand nombre de similitudes avec celui-ci. Aucune technique de traitement spécifique n’a pu être validée. Mais le traitement doit toujours être pluridisciplinaire. Comme dans chaque pathologie pédiatrique, une attention particulière doit être portée aux parents et à l’environnement. Au-delà des techniques déjà utilisées et étudiées chez l’enfant, il serait intéressant d’étudier de plus près les techniques déjà couramment utilisées chez l’adulte comme l’imagerie mentale par exemple. | Promoteur : | Dr Elbaum R./M Kinet J. | Domaine TFE : | Master en Kinésithérapie | En ligne : | MLK2013ROUSSELLaeticiaTFE.pdf | Permalink : | https://bibliotheque.helb-prigogine.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id= |
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