Résumé : | Cette revue reprend 3 exemples de classification moléculaire publiés pour les 3 principaux cancers digestifs : adénocarcinomes colorectaux, gastriques et pancréatiques. Dans les adénocarcinomes colorectaux, 6 classifications indépendantes ont été regroupées pour retenir 4 sous-groupes moléculaires, Concensus Molecular Subtype (CMS 1 à 4), reliée à des données cliniques, moléculaires et de survie. CMS1 (14 % : MSI avec activation immunitaire) ; CMS2 (37 % : canonique avec différenciation épithéliale et activation voie WNT/MYC) ; CMS3 (13 % : métabolique avec différenciation épithéliale et mutation RAS) ; CMS4 (23 % : mésenchymateux avec activation voie TGFβ et angiogenèse avec invasion stroma). Dans l’adénocarcinome gastrique une classification en 4 groupes : sous-type « EBV » (9 %, mutations PIK3CA, hypermétylation et amplification JAK2, PD-L1 and PD-L2), sous-type « MSI » (22 %, taux élevé de mutations), sous-type « génomiquement stables » (20 %, histologie type diffus et mutation de la voie de RAS et des gènes codant pour des intégrines et protéines d’adhésion dont CDH1) et sous-type « tumeurs avec instabilité chromosomique » (50 %, histologie type intestinal, aneuploïdie et amplification récepteur tyrosine kinase). Dans les adénocarcinomes pancréatiques, classification en 4 sous-groupes : sous-type « stable » (20 %, aneuploïdie), sous-type « localement réarrangé » (30 %, événement focal sur 1 ou 2 chromosomes), sous-type « dispersé » (36 %,<200 variations structurelles), sous-type « instable » (14 %,>200 variations structurelles, défauts de réparation de l’ADN). Bien qu’actuellement éloignées de la prise en charge des patients, ces classifications ouvrent la voie vers un traitement à la carte en fonction de la biologie moléculaire. |