Résumé : | Les chapitres précédents ont nécessairement insisté sur la nécessité d’un tissage collectif pour le soignant du vécu lié à la médiation corporelle, ceci par différentes occasions d’échanges avec l’ensemble de l’équipe (réunions des activités, synthèses), également par l’intermédiaire de la supervision qui, représentant officiel du trait d’union entre la médiation et l’élaboration, entretient tout autant la possibilité du lien entre le reste de l’institution et le soignant en favorisant pour celui-ci le cheminement des percepts largement infra-verbaux vers la représentation partageable.
Ceci pourrait être décrit comme l’axe positif de la supervision, qui amène à consolider l’apaisement du soignant vis-à -vis de ce qu’il est en droit d’éprouver, donc de partager. En parallèle, on pourrait décrire un axe négatif, mais en bon négatif (le négatif qui soutient le travail de représentation), soit le travail de supervision qui soutient la capacité du soignant à accueillir la sensation dans l’espace de médiation pour la mettre en latence, la retenir dans la visée de métaboliser dans un second temps séparé de celui de l’activité. Ces deux axes sont convergents en fait, ils pointent, dans la direction de la renforcer, la tranquillité du soignant, laquelle ne doit pas autoriser seulement une retenue de son élaboration, c’est-à -dire éviter ce qui se concevrait comme passage à l’acte, mais promouvoir également une qualité d’action à l’intérieur même de la médiation. Cette qualité d’action, pour nous, est celle de l’accordage affectif, ou celle du mirroring décrit par les attachementistes : une capacité effectivement active d’être en lien avec les émotions, les éprouvés du patient, en en métabolisant quelque chose qui les transpose, donc qui pointe du tiers via cette forme autre, démontrant une capacité d’accueil, de partage, de restitution et de transformation sans destruction ni envahissement par ce qui se trouve exprimé, manifesté voire projeté par le patient. |