Résumé : | Introduction : L'Evaluation gériatrique personnalisée (EGP) est une évaluation spécifique de la fragilité des sujets âgés atteints de cancer qui conduit le gériatre à faire des propositions de prise en charge oncologique et/ou de support adaptée à discuter avec l'oncologue en Réunion de Concertation pluridisciplinaire (RCP).
L'objectif de ce travail mené par l'Antenne d'OncoGériatrie Centre-Val de Loire (AOG CVL) a été d'évaluer, chez les patients ayant eu une EGP, la concordance entre la proposition thérapeutique du gériatre et le traitement oncologique ou symptomatique réalisé.
Matériel et méthode : Les dossiers de tous les patients âgés atteints de cancer, ayant eu une EGP et au moins un suivi gériatrique post-EGP renseignés dans le Dossier communiquant en cancérologie (DCC) entre février 2019 et février 2020 en CVL, ont été inclus. Leurs données ont été extraites de façon anonyme de la base régionale (infocentrre) du DCC.
Pour chaque dossier, la proposition du gériatre à l'issue de l'EGP "favorable à une mise en traitement oncologique" ou "encourageant une abstention thérapeutique" a été comparée à la réalisation effective d'un traitement oncologique (optimal ou adapté) ou symptomatique seul.
Une analyse de l'échantillon total puis par groupe de vieillisement selon le critères de fragilité déterminés par Balducci a été menée.
Résultats : Parmi les 96 dossiers de patients extraits de la période, 2 ont été exclus en l'absence de proposition du gériatre pour un traitement oncologique après l'EGP (n=1) ou en cas de décès précode (n=1).
Chez les 94 patients analysés, un traitement oncologique était réalisé chez 77/94 et inversément associé au degré de fragilité (21/21 robustes 100%, 47/53 vulnérables 88,7%, 9/20 fragiles 45%) (p<0,05). L'avis du gériatre était suivi chez 85/94 patients (90%) et également inversément corrélé au degré de fragilité (p <0,05) L'avis du gériatre était suivi chez 85/94 patients (90%) et également inversément correlé au degré de fragilté (p< 0,05). Ainsi l'avis du gériatre était suivi chez tous les patients robustes , 90,5 % des patients vulnérables et 80% des patients fragiles. Chez les 9 patients pour lesquels l'avis du gériatre n'était pas retenu, aucun n'était robuste, un traitement oncologique était était réalisé chez 3 patients (1 vulnérable, 2 fragiles) et un traitement symptomatique chez 6 patients (4 vulnérables et 2 fragiles).
Conclusion : Le fort taux de traitements entrepris conformément à l'avis du gériatre conforte la place de l'EGP dans le parcours de soins des patients âgés atteints de caner. Les rares discordances qui conduisent à la réalisation d'un traitement non-conforme à l'avis du gériatre sont observées chez des patients vulnérables ou fragiles. Elles nécessitent une analyse prospective portant notamment sur la caractérisation d'éventuels refus des patients, la déterioration rapide de leur état de santé, la réticence des oncologues ou la complexité du traitement oncologique proposé. |