Résumé : |
Un nouveau courant de pensée postule le longtermisme et affirme que notre priorité morale est d’œuvrer au bien-être des générations futures… Au risque de nuire aux générations présentes.
En 2022, un des promoteurs les plus en vue du longtermisme, le philosophe William MacAskill publiait What We Owe The Future, que l’on pourrait traduire par Ce que l’on doit au futur (1). Au mois d’août de la même année, Elon Musk déclarait sur Twitter à propos de cet ouvrage : « Il vaut la peine d’être lu. Cela correspond bien à ma philosophie. » Le rocambolesque entrepreneur voulait certainement indiquer, pour contredire des accusations à son encontre, qu’il se soucie des générations futures. Ses aventures entrepreneuriales ne seraient donc pas de simples caprices de milliardaire. Le longtermisme est en effet cette idée qu’agir positivement pour le bien-être des générations futures est une, si ce n’est la priorité morale de notre temps. Et le futur dont il est question ici s’étend jusqu’à des centaines, des milliers, voire des millions d’années. Étonnante au premier abord, cette prise en compte d’un futur aussi lointain repose pourtant sur une analyse relativement simple de nos devoirs moraux. |