Résumé : | Ecrire un mémoire de fin d'études en soins infirmiers, c'est d'abord se confronter à la construction d'un raisonnement. Chez certains, cela peut susciter une crainte, en raison d'une question de légitimité : qui suis-je pour y arriver ? D'autres ont une production timide, parfois maladroite. Les étudiants en santé peuvent avoir une certaine expérience professionnelle, mais l'écriture relève d'un parcours cognitif différent, plus complexe. Rédiger dans un contexte institutionnel, universitaire n'est pas chose aisée et peut même se révéler plutôt contraignant. Comment construire du sens dans un cadre théorique ? Quelles sont les méthodes pour s'approprier des textes académiques recommandés par les bibliographies ?
S'investir dans un mémoire induit une mise en relation entre le rédacteur et la pensée d'autres auteurs pour co-construire à partir d'un dialogue raisonné. Cette entre-glose est réjouissante pour certains et cauchemardesque pour d'autres. Le travail de citation de textes caractérise les travaux d'étudiants en soins infirmiers. Il conduit ces derniers à s'exprimer tout en devenant auteurs en s'appuyant sur les travaux d'autres auteurs. Cet apprentissage relève d'un cheminement qui s'exprime en quatre temps, comme une valse ou selon les saisons. Le premier temps est celui de l'introspection, de la familiarisation avec les connaissances (l'hivernation). Le deuxième temps est celui de la prise de conscience d'un besoin d'information (le printemps qui émerveille). Le troisième temps est la période de la moisson méthodologique (l'été). Le quatrième et dernier temps est celui de la construction du raisonnement permettant de créer du sens littéraire, conceptuel, infirmier pour faciliter une rupture épistémologique (l'automne et sa feuille qui tombe). |