Résumé : | La découverte de la mutation JAK2V617F en 2005, présente chez 95 % des patients avec polyglobulie de Vaquez (PV) et 55 % des patients avec myélofibrose a ouvert la voie vers une ère de thérapies ciblées pour les syndromes myéloprolifératifs. Le ruxolitinib a été le premier inhibiteur des Janus Kinases approuvé dans ces indications. Les stratégies conventionnelles de traitement des PV : aspirine, saignées, agents cytoréducteurs (hydroxyurée, interféron), ont prouvé leur efficacité clinique. Mais certains patients développent une résistance ou intolérance à ces traitements. Le ruxolitinib a été approuvé pour les patients avec PV résistants ou intolérants à l'hydroxyurée grâce à l'étude de phase 3 RESPONSE montrant qu'il permet un contrôle de l'hématocrite, réduit la splénomégalie et les symptômes significativement mieux que les traitements conventionnels. Le seul traitement curatif des myélofibroses est l'allogreffe de cellules hématopoïétiques, mais ce traitement comporte une importante morbi-mortalité, est ainsi réservé à un nombre limité de patients de mauvais pronostic et sans comorbidité associée. Les autres traitements, palliatifs, ne prolongent pas clairement la survie. Le ruxolitinib a été approuvé aux États-Unis pour les myélofibroses de risque intermédiaire ou élevé, et en Europe pour les patients présentant une splénomégalie ou des symptômes associés à la myélofibrose : les études de phase 3 COMFORT-I et II montraient que le ruxolitinib réduisait la taille de la rate et les symptômes, et prolongeait la survie. Cependant, de nombreux progrès restent à faire dans le traitement de la MF, notamment pour améliorer les cytopénies, et modifier significativement l'histoire naturelle de la maladie. |